Les couleurs de Balbec
Au commencement était le Grand Hôtel !
Il est d’usage de situer du côté d’Illiers-Combray la source d’ « À la recherche du temps perdu » . D’un baiser du soir compromis par la visite d’un voisin est né un récit de sept tomes.
Si l’esprit de la « Recherche » vient de là, c’est en revanche à Cabourg que le roman doit le charme de son écriture.
En 1907, on y inaugure le Grand Hôtel. Proust, qui connaît la côte normande depuis l’enfance, décide de s’y installer pour l’été. Il le fera par la suite chaque année jusqu’à la guerre. La magie des couleurs qui l’entourent imprègne son œuvre.
Bleu, rose, jaune : pour Brigitte Albert-Jacouty, le triptyque des couleurs de Balbec fonde la poésie proustienne.
À l’appui de sa démonstration, elle a invité Bernard Soupre à illustrer ses pages de 21 aquarelles originales. La rigueur de la plume et la légèreté du pinceau se font écho dans un dialogue harmonieux.
Brigitte Albert-Jacouty, professeur de lettres classiques, est conférencière et auteure d’articles sur l’œuvre de Proust. Elle est membre du Cercle littéraire de Cabourg-Balbec et de la Société des amis de Marcel Proust.