On peut vivre sans le tango, mais moins bien. On peut vivre sans le maté, l’asado, le truco, mais moins bien.
Au gré du voyage au pays de la pampa et d’Ushuaïa, de Borges et des gauchos, auquel invite « Mucho Más », on comprend qu’en Argentine le tango est beaucoup plus qu’une danse, le maté plus qu’une boisson, l’asado plus qu’un repas, et aussi le football plus qu’un sport, le sud plus qu’une région… Ce sont les fondations qui soutiennent l’unité du pays.
Si la société est restée stable en dépit des forces centrifuges qui l’ont sans cesse menacée, c’est parce que chacun se retrouve autour de ces traditions séculaires.
Les hasards de la vie professionnelle ont conduit Jean-Pierre Doly et sa famille à Buenos Aires pour quelques années il y a un quart de siècle. Coup de foudre ! Sa passion n’a jamais faibli depuis, bien au contraire. Au gré de ses visites et de ses lectures, au contact des amitiés durables nouées là-bas, il a saisi, derrière les clichés, les ressorts profonds de la culture argentine.
Les carnets de voyages et de réflexions qu’il propose ici permettent d’entrevoir d’où vient le goût pour le bonheur des Argentins et leur étonnante résilience.
Ancien dirigeant d’entreprise, conseil et conférencier en management et ressources humaines, Jean-Pierre Doly est membre des comités stratégiques du CERALE (Centre d’études et de Recherche Amérique Latine-Europe) et de la chambre argentino-française ALFA Business Forum. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont « Sport et entreprise, managers de talents » (Solar, 2021) et « L’accordeur de talents - Optimiser la performance d’une équipe » (Dunod, 2012).
Au commencement était le Grand Hôtel !
Il est d’usage de situer du côté d’Illiers-Combray la source d’ « À la recherche du temps perdu » . D’un baiser du soir compromis par la visite d’un voisin est né un récit de sept tomes.
Si l’esprit de la « Recherche » vient de là, c’est en revanche à Cabourg que le roman doit le charme de son écriture.
En 1907, on y inaugure le Grand Hôtel. Proust, qui connaît la côte normande depuis l’enfance, décide de s’y installer pour l’été. Il le fera par la suite chaque année jusqu’à la guerre. La magie des couleurs qui l’entourent imprègne son œuvre.
Bleu, rose, jaune : pour Brigitte Albert-Jacouty, le triptyque des couleurs de Balbec fonde la poésie proustienne.
À l’appui de sa démonstration, elle a invité Bernard Soupre à illustrer ses pages de 21 aquarelles originales. La rigueur de la plume et la légèreté du pinceau se font écho dans un dialogue harmonieux.
Brigitte Albert-Jacouty, professeur de lettres classiques, est conférencière et auteure d’articles sur l’œuvre de Proust. Elle est membre du Cercle littéraire de Cabourg-Balbec et de la Société des amis de Marcel Proust.