La Zébrelle

Sur la dernière page, elle n’avait rien écrit.
À la plume, elle avait dessiné une zébrelle cabrée.
Minuscule, très fine, élégante dans son élan,
comme si ce jour-là par quelque miracle
ses mains avaient cessé de trembler.
Elle était parée de magnifiques rayures
noires et blanches.

Reynald Seznec était attiré par les lettres, il s’est passionné pour les sciences et a fait de l’industrie son métier. Mais il revient toujours à ses anciennes amours, toutes voiles dehors : l’écriture l’appelle tout autant que le vent du large. Si d’aventure vous aimez les histoires d’amour entre raison et déraison, par-delà les préjugés, levez l’ancre, tournez la jetée et la première page.

 

Va pour Emilie !

« On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes », dit le proverbe.
Émilie n’a pas eu la chance d’en être dotée dès sa naissance. Mais elles étaient néanmoins, forcément, quelque part ! Ce roman, à l’allure d’enquête policière, relate sa recherche acharnée et palpitante de ses origines. L’intrigue, haletante, se déploie entre la région parisienne et la Haute Provence, toujours splendide et parfois cruelle – région adorée par l’auteur qu’il décrit avec la passion du photographe et la précision chirurgicale du clinicien.
La vie d’Émilie aurait pu finir sur les marches d’une église, noyée par l’urine d’un chien. Elle survivra dans les crèches de l’Assistance Publique, alors infâmes, avant d’être adoptée par un couple bourgeois et secret, qui lui donne une solide éducation mais lui cache d’autant plus son histoire qu’il l’ignore. Devenue médecin, la jeune femme participera à la création du laboratoire de police scientifique de la PJ d’où elle pourra remonter le fil de sa vie.

Philippe Lévy est professeur de médecine. « Va pour Émilie ! » est son second roman, après « Le transit des corps », Balland (2010).

 

Le Sol, roman augmenté

« Tout me remonte en même temps, tout ce que j’ai vécu, tout ce qu’on m’a raconté, je pense à tout à la fois et je vois des liens que je ne voyais pas, qui m’éblouissent soudain d’évidence. »
C’est qu’il s’en est passé des choses, à Nercy, ces trois-cent-cinquante dernières années. Mémé Quintal l’a raconté à Mémé Marguerite, qui a croisé les infos avec Monsieur Henri et l’a transmis au narrateur.
D’abord les Villecrest et les Larivière, qui ont repris le pays en mains sous l’Ancien Régime et construit des châteaux. Ensuite la Révolution qui a tout chamboulé. Puis les Vallier qui ont soumis tout le canton à leur usine pendant cinq générations.
Enfin les Potel, héritiers des Grandjacques, présents depuis le début.Ils ont saisi les occasions et bâti leur empire sur la consommation : la grande distribution, l’immobilier… pour commencer. Longtemps paysans. Propriétaires. C’est important, la propriété, on ne soupçonne pas toujours les conséquences de sa définition.
Tout ça sur le même sol, chaque fois réagencé. Toutes ses histoires mélangées, tous ces temps qui communiquent, tous ces calques superposés, toutes ces familles qui tour à tour ont gravi puis descendu l’escalier de la réussite.
Jusqu’à ce qu’on s’interroge sur ce qu’il convient d’appeler une réussite…

Laurent Girometti aime son épouse, ses enfants, la course à pied, le sport en général, la cuisine, l’Olympique lyonnais, la peinture. Toutes choses qui n’ont aucun rapport avec ce roman. Il aime aussi l’urbanisme, son métier d’aménageur public et l’anticipation : si vous y tenez, cherchez plutôt de ce côté.

 

Monsieur Hertz

Que se passe-t-il derrière les portes closes des bureaux ?
Et si vos collègues n’étaient pas ceux ou celles que vous croyez ?
Dans ces nouvelles, Philippe Benhamou brosse un portrait drôle et triste à la fois du petit monde de la vie de bureau.
Loin des open spaces, du management participatif et de l’organisation matricielle, il gratte la poussière et met en lumière des personnalités blessées, refoulées, cachées.
Au travers de ces nouvelles qui se répondent sans jamais se parler, qui nous touchent sans jamais nous heurter, l’auteur ouvre les portes, fouille les armoires, déplace les tiroirs, égratigne les mémoires, explore les faux plafonds des bureaux et de nos âmes.

Philippe Benhamou est romancier et essayiste. En 2014, il a reçu le prix Cadet Roussel pour son livre « Madame Hiramabbi, la concierge de la rue des trois frères ».

 

Et vaguement grivois

 

Il y a de l’égotisme dans les douze nouvelles que Jean-Pierre Méric réunit ici.

Chacune entraîne le lecteur à la recherche des méandres du cœur humain.

Entre euphorie et nostalgie, espérance et souffrance, de la Normandie à l’Angleterre, c’est un tableau réaliste des contradictions de l’âme qu’il invite à découvrir.

Ses personnages hésitent aussi entre émotion et raison.

Sages ou débridés, timides souvent et vaguement grivois parfois, ce sont des passionnés.

« Un peu de passion augmente l’esprit », disait Stendhal. En amoureux des mots, l’auteur en témoigne.